Se rendre à Groix, c’est quitter l’atelier, mettre une distance d’eau « entre ». L’acte de traverser est important, le plongeon, l’immersion dans le bleu, commencent là. Chaque sentier mène à l’eau, l’air est saturé de son parfum. Contempler « le bleu, les bleus », c’est prendre la mesure du vent, moteur sensible qui met en marche les vagues. Clapotis, remous, houle induisent leurs propres lignes, leurs propres nuances, leurs propres murmures. Réaliser une collection multicolore éphémère de galets, c’est prendre la mesure de la force de l’eau sur la pierre. J’ai savouré plier, lier, froisser la tarlatane, prendre l’empreinte des galets, pour tenter de restituer la rumeur de l’océan, la respiration des algues, la mémoire des cailloux …